Parasites externes en pratique : mettre les choses au point !

Publié le par Kika

Un bon traitement repose toujours sur un bon diagnostic !
C'est-à-dire qu'avant de traiter un animal qui se gratte, par exemple, il faut être sûr que ce soit à cause de parasites et non pas lié à une autre cause, notamment une allergie !
On parlera ici essentiellement des puces, car les gales ou les demodex, parasites plus rares, nécessitent un diagnostic et un traitement exclusivement vétérinaire.

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I - Comment être sûr que mon animal a des puces ?


A - 1ère idée reçue : Mon animal se gratte, il a donc des puces !!!

Non, un animal porteur de puces ne se gratte pas forcément, même s'il est infesté par un grand nombre de puces. Il ne se gratte que s'il est allergique à la salive des puces.
C'est le cas des chats, véritables « sacs à puces », mais qui pourtant se grattent très peu quand ils ne sont pas allergiques !
Par contre, si l'animal est allergique, même un très faible nombre de piqures déclenchera un prurit intense.
On verra alors souvent l'animal se retourner pour se mordre les flancs et le bas du dos.

Mais attention, un prurit violent peut être lié à une allergie autre que celle aux puces ! C'est le cas de l'allergie aux pneumallergènes ou Atopie (acariens de la poussière, pollens, moisissures, ...), ou des allergies alimentaires.

On voit donc qu'en cas de démangeaison, faire un bon diagnostic différentiel est important, car « tout n'est pas puces », et bien sûr le traitement sera différent en fonction de la cause.
Une visite chez le vétérinaire sera parfois nécessaire pour rechercher celle-ci.


B - 2ème idée reçue : Si mon animal a des puces, je les vois forcément !

Non, l'examen visuel du pelage d'un chien ou d'un chat infesté ne permet pas systématiquement d'observer des puces, et cela pour plusieurs raisons :

- L'infestation n'est peut-être pas massive, et il ne s'agit donc que de quelques puces, par exemple si la contamination est récente.
- Le chat qui se toilette normalement va ingérer 80 % de ses puces en se léchant. Il est donc régulièrement piqué, mais on ne retrouve pas les insectes sur son corps.
- La densité et la couleur du poil ne permettent pas toujours d'observer les parasites sur le corps de l'animal.

Malgré cela, quand on peut visualiser les puces sur le corps de l'animal, elles sont situées le plus souvent au bas du dos (base de la queue), ou sur le bas-ventre, zone où le poil est clairsemé.
Ce sont des insectes bruns, de 1 à 3 mm, qui se faufilent dans le pelage, et que l'on aperçoit si l'on écarte doucement les poils avec les doigts, ou si l'on utilise un peigne à puces.

Par contre, on visualisera souvent, à défaut de les voir, les déjections des puces adultes à la base des poils, sous forme de très petits grains noirs, notamment dans les 2 lieux cités ci-dessus. Si l'on dépose d'ailleurs ces grains sur un mouchoir humide, cela fait une auréole rouge, car ces grains sont tout simplement du sang coagulé.


C - 3ème idée reçue : C'est l'hiver, il n'y a pas de parasites, et mon chien ne fréquente pas d'autres animaux !
 

De nos jours, il y a des puces toute l'année, quel que soit le temps à l'extérieur.

Les puces survivent essentiellement dans les logements, où les variations de températures sont faibles et il est donc fréquent que des chiens ou des chats soient porteurs, même en plein hiver.

La contamination vient d'ailleurs rarement d'un autre animal, mais d'un « site d'éclosion » infesté de cocons (dans l'appartement, la maison de campagne, ...).

 

II - Etre efficace dans la lutte contre les puces : Comment faire ?

« Je traite mon chien contre les puces, mais il en a encore !!! » : Classique !

Traiter un animal contre les puces, c'est facile. Le débarrasser totalement et durablement, c'est nettement plus compliqué, et ce d'autant plus que l'infestation est importante.


A - Je traite mon animal correctement.

Il faut bien évidemment traiter tous les animaux de la maison, enfin tous les animaux à sang chaud, sans oublier les Nacs, et ce avec des produits adaptés aux âges et aux espèces.

Il faut traiter 12 mois sur 12, sous peine de récidive ou de réintroduction.

Il faut faire la différence entre prévention et traitement, c'est-à-dire être plus agressif dans le 2ème cas en utilisant en premier lieu des sprays et pipettes antipuces.
On préfèrera même les sprays, sauf poils très longs ou très denses, ..... ou animal craintif. Les colliers ne seront pas suffisamment efficaces.

On appliquera des produits antiparasitaires en quantité suffisante, notamment quand il s'agit de sprays (le poil doit être mouillé).

 

3 Astuces :

- On pourra appliquer les sprays plus fréquemment qu'indiqué par le fabricant, une fois par semaine si nécessaire, simplement en en mettant un peu moins.

 On multipliera les solutions antiparasitaires en associant comprimés et sprays ou sprays et injections antipuces, ... Il faut seulement demander conseil au vétérinaire ou à son infirmière pour éviter les incompatibilités.


 On n'oubliera pas de vermifuger son animal juste après le traitement des puces, car ces dernières transmettent un ténia appelé Dipylidium caninum.


B - Je traite mon environnement correctement.

C'est le point le plus important.

Il faut rechercher tous les lieux possibles d'infestation, et les traiter avec un produit adapté.

Il faut utiliser des sprays ou des foggers contenant un adulticide, mais surtout un inhibiteur de croissance des œufs et larves, et traiter l'ensemble des pièces.

Il ne faudra pas hésiter à préparer l'appartement, c'est-à-dire retirer les coussins des canapés, les couettes et les draps des lits (suspendre les couettes sur les portes), laisser toutes les portes ouvertes pour faciliter la diffusion du produit, y compris les portes de placard (sauf vaisselle et nourriture), ...
Ces produits étant anti-acariens, le traitement profitera aussi aux individus et animaux allergiques à la poussière de maison !

Il ne faudra pas oublier de traiter avec les mêmes produits la voiture, le bureau, la maison de campagne, ... et tous les lieux fréquentés régulièrement ou occasionnellement, où l'animal sera susceptible de se contaminer à nouveau.

En cas de risque important de récidive (maisons difficiles à traiter, chiens vivant à la campagne, nombreux animaux, ....), on pourra traiter l'environnement tous les 6 mois. C'est, en effet, la durée de rémanence de ces antiparasitaires dans les locaux.


Au bilan : Malgré les apparences, le parasitisme externe n'est pas un problème facile à résoudre, et la prévention est encore et toujours le meilleur des remèdes.
Lors d'un traitement curatif, donc postérieur à l'infestation, il est normal de voir des puces, parfois plusieurs jours ou mois, et parfois en grand nombre, sur un chien ou un chat correctement traité (même après un traitement de l'habitat).
Malgré l'application de l'antiparasitaire sur le corps, un animal attrape en effet de nouvelles puces tous les jours pendant plusieurs semaines.

 

Je ne vais pas arriver à retenir tout sa, moi !!!
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